2016 - 2010

Douceur des grandes mutations. 
Il y a toi, moi et la passion des saintes visions.

Une nuée d'oiseaux sauvages... 
Ton art me fait l'amour et la messe au passage.
Quand on explique un poème, il meurt. Peut-être suis-je morte lorsque je t'ai révélé le poème de ma vie.... L'on donne vie au poème chaque fois que l'on s'abandonne hors son espace propre, hors le sens, hors l’imagerie.

Qu’on laisse la lumière qui donne à voir d’elle-même et que l'œuvre nous survive telle une nature vivante encore naissante, à l’âme vive grandissante.
L'œuvre est autonome. Nous somme des passeurs de connaissance. A sa table, nous sommes convives. Et notre amour s'y nourrit de conscience.


Tu danses sur les corps. Tu danses sur ma mort. Et mon corps étendu là, se souvient d’autres charniers et d’autres sorts. Comme Le dormeur du val à la composition de grâce nue, mon cœur charrie des nuits nuptiales où nos mondes sont inviolables et absolus.


« Dis seulement une parole et je serai guérie. » - Je t'aime.
Je veux rendre sensible l'amour jusque dans mes veines pour ajouter à la splendeur de l'œuvre divine. La contempler. La porter. Lui donner des racines. Qu’elle se serve de moi, de mes ressources. Qu’elle pousse à travers moi. Que je devienne sa souche.
« On n'a plus le temps... » as-tu dit. Tu as assez de talent pourtant pour allonger la vie.
Les archanges sont réunis autour de nos esprits rayonnants d'infini. Ils nous invitent à chaque instant à reconsidérer le temps. Que s'efface aussi le dedans afin de n’être plus qu'un seul trésor au fond du même océan de sang et de tremblements.
Qu’à chaque frisson de peau, au-delà du mortel, notre flamme déchire le ciel.
L’humain désir est éternel : reconquérir ses mémoires, battre des ailes et croire.
L’ouvrage, c’est donc la récolte de la victoire du soi qui accouche dans le soir de la clarté qui flamboie.

Décembre 2015
Italie

...




Pluies d’éther

La lune et le soleil naissent de tes yeux 
Ils m'enseignent au matin la saison des bienheureux 
La moisson des solstices dans la demeure des dieux
L'explosion karmique de rites prodigieux 
Où la beauté s'invite et le cœur s'émeut


L'étendue des horizons tient en tes pupilles
Des particules d'univers connus fourmillent
Symphonies de comètes, ballets de voie lactée
Pluies d'éther parfumée où l'aube est désarmée
En ces célestes plein air je pars en randonnée
La plume tournesol de mon sort vers toi tournée
Je sors du sol et semence l'universel don d'aimer
J’éclos de mille vies à tomber de la cime des dualités
De nuits arides à épouser le drame pour l'apaiser
Pour que tes chevauchées d'âme atteignent mes vallées
Je tisse le temps en farandoles écarlates et en caresses
Empourprant nos joues d'enfants de douces allégresses
Je conjugue ces mots qui incendient le passé et l'exilent
Qui gambadent et s'unissent sous les dessous des îles
Je signe l'éclaircie du ciel promise à l'ombre de tes cils

Septembre 2016
Ibiza
...

Odyssée 

Vu que la mer est morte
Et que le cœur est bleu
Vu qu'il n'existe nulle porte
Entre nous et Dieu

Vu que je te découvre nue enfant-roi chevaleresque
Sublime et audacieux amant
Que tu me vois qui règne pour les siècles des siècles
Sur l'abîme et le firmament

Vu que nous deux
Est Sien infiniment
Tel un vœux bienheureux
À l'autel du Tout-Puissant

D'au-delà l'ode a dicté sa loi
Soit mon exile en ton chaos
Et que l'épique toi et moi
Naisse en un exquis duo



02.01.2015
Bordeaux

...

L'homme qui


L'homme qui me rassasiera

Aura ton nom

Aura ta voix

Et ton aura



Il viendra en mendiant ou dans un cortège de roi



Il saura caresser mon âme

Et se plaire à ma lumière

Souhaitera pénétrer la femme

Pour goûter l’infini mystère



L'homme viendra jusqu'à moi afin que s'accomplisse le dessein d'au-delà






alors je serai son coquillage, son bord de mer

sa couche de sable, sa sainte étable

sa plage et sa terre



je serai sa petite musique, son souffle poétique

ses rêves réalisés, ses nuits, sa pluie d’été

et ses vêtements défaits



ses lèvres

sa fièvre

son secret



sa sève

son élève

sa beauté




Et l'homme voudra que je sois tout cela




Janvier 2014 
Ischia



Du désert


Pour répondre au silence des morts qui me sont chers

Je reviendrai marcher dans le beau désert berbère



Et puis il y aura des montagnes toutes éclairées de vert

Présence émeraude tel l’œil haut de mon frère

Et l'aigle ondoyant une ronde d'amour en ma chair

Pour que s'effacent de ma mémoire les traces de guerre



Pacifique pastoral que chante ma race en prière



De retour de l'âge de pierre

A la porte de l'univers

J’entre chez mes pères

Vêtue de sable et de lumière


 
Juin 2013 

Sahara



Au vent à lier

Ensemble nous franchirons les portes

Pour que s'envolent ces tonnes de couches de feuilles mortes

Que cesse ce feu de solitude immense où tremblent nos membres dans la blessure de l'absence

Qui fait de l'autre cet embrasement vivant à perdre haleine

Dont les morsures aux confins de notre race humaine se retournent dans leurs tombes et saignent



Nous tarentellerons la petite semaine d'amour

Qui se gangrène dans mes poèmes et tes discours

Pour que tourne gaiement le talent de notre chant jouit de jonquilles et de muguet

Pour que pousse à chaque levée de miracle le spectacle de nos âmes accordées… à chaque envolée de mirage le germe du désir d’un baiser



Écartelés nos débâcles du temps passé

L’on s’embarquera sur le voilier-victoire

En marge de nos propres destinées

Dessinant des soirs

Plus larges, vagabonds éclairés



Mise en scène de batailles sur l’Isle des amourailles ailées

Nous accompagnerons l'humanité

A reprendre pied dans le sonnet

A vibrer avec le sens et la cadence vrai



Dans le sentiment d'aimer

Vacillant

Au vent à lier
En ces temps déments d'éternité


Août 2012 
Biarritz 

 



Au premier rang de tes soleils

Il s'appelle du nom de mon amour ce territoire-là que je ne parcours pas.

D'un sablier l'autre, je prends mille ans, des karmas de christ et d'apôtres, 365 coups de soleil au flanc.

J'ai le mal du désert mais quelle langue pourrait traduire cette brûlure-là :
le morse,
le langage des signes,
le Ohm et prières au Bouddha,
l'enlèvement au Sérail et autres mythiques airs d'opéras ?
Au premier rang de tes soleils : un poème par jour.

Relent d'éclaircies dans ma nuit d'encre au parchemin des infinis.
Sable qui me sourit. Larmes lactées de galaxie.
Passe le temps en bruissements.
Bavardent des mirages d'enfants.

La chair roucoule à dos de cheval à bascule sur le manège d'un miroir d'eau...
La fête n'a pas besoin d'orchestre, il y a ton écho. 
Éclosion d'un battement de cœur en ma mémoire d’Éole indienne. Mes vents envoient valser le marbre des frontières, transpercent les persiennes, déplacent les monts, les mers, les pierres des places, et ton espace est mon espace.

Ils l’appelleront Amour ce territoire-là que nous parcourons pas à pas...

D'un sablier l'autre, je m'envole déjà.
  
Septembre 2011
Bordeaux 
 
La fin du poème
Que ne puis-je te dire encore

le sens caché des mots des morts

que nous nous disions alors

dans d'autres décors

ces mots que plus personne ne dit

de toutes mes vies seuls hôtes de mes jours et de mes nuits



Trois fois déjà dans trois époques et trois endroits différents

nous fûmes liés de cœur et de sang

tout côte à côte mais le cœur vaincu

faisant les mêmes voyages nous nous sommes perdus
nos chemins toujours furent de se croiser sans se trouver

de se reconnaître sans mettre en commun nos destinées



Aujourd'hui à l'aube d'un feu qui embrase le monde civilisé

juste après le passage de la vase

et sous la pluie écume de pureté

(qui est ce qui reste pour nous permettre de nous toucher)

Je nous sais enfin retrouvés, enfin réunis

sur cette page vide non encore écrite, non encore vieillie



À la bouche la conquête du dernier sourire immaculé

où ont péri noyées

les expressions du cours du temps déjà dites et enterrées

sont restés là fidèles deux arbres

à pousser, par leurs cimes enlacés

signe que l'ère nouvelle de lumière est avancée



Je sais qu'au nid de ces deux rescapés

les chants des oiseaux fidèles n'ont jamais cessé de chanter

depuis leur ensemencement en ce présent

et du plus loin que leurs âmes ont eu à prendre les armes

au gré de batailles de rois et de déesses

de conquérants, de géants et de prêtresses...



Je te donnerais 1000 ans dans cette incarnation-ci

et mon silence ami pour que s’élève et retentisse ton oui

à chaque étage du désir

apprendre à se parcourir et sans détours s’abandonner

au primordial et ancestral écho, au frisson doux

que nous ont insufflé les sensations du premier rendez-vous



Je trace le mot de passe

je tourne la clé

pour pouvoir avec toi poursuivre et pourchasser

la beauté et l'amour miraculé



Ici et maintenant

afin de  rendre sa clarté au firmament

je te souffle enfin la fin du poème
je t'aime

Février 2010
Paris

 



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